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Deux-Acren

Histoire

C'est sous le régime français que la commune a été créée par un arrêté du Gouvernement de la République du 16 mai 1804 réunissant les deux villages d'Acren-Saint-Martin et d'Acren-Saint-Géréon, dont les paroisses seront également fusionnées en 1828. On en revenait ainsi à la situation première, Acren ayant à l'origine constitué un seul village né autour d'une église qui était - et restera - le centre d'un important pèlerinage à la Vierge dont l'attestation dès 832 paraît fort douteuse. Dédiée à Saint-Martin, cette église succédait à un oratoire dont rien ne prouve la consécration par Saint Amand au VIIème siècle, même s'il fut construit dans un site qui, déjà habité par les Celtes et les Romains, a également livré des traces d'occupation de la période mérovingienne.

L'église Saint-Martin, avec parties de style ogival (XIVème et XVème s.) fut agrandie et restaurée en 1873. Elle renferme une cuve baptismale romane du XIIème s. remarquable et présente encore à l'heure actuelle, la particularité d'avoir son clocher surmonté de 2 coqs.

Si l'époque à laquelle elle apparaît nous échappe, l'agglomération liée au pèlerinage connaît, dans la seconde moitié du XIIème siècle, un développement suffisant pour donner naissance à une nouvelle paroisse dédiée à saint Géréon et qui, moins importante, sera désignée aussi par Petit-Acren pour la distinguer désormais de celle qui est devenue Grand-Acren ou, du nom de son patron, Acren-Saint-Martin.

Sous l'Ancien Régime, les limites paroissiales des deux villages vont, semble-t-il, coïncider avec celles de deux seigneuries dotées chacune d'un échevinage mais dont la structure, le statut et les appartenances successives constituent un véritable casse-tête qui ne pourra être résolu que par un réexamen approfondi des sources. En attendant, signalons également que plusieurs institutions ecclésiastiques furent possessionnées dans le territoire des deux Acren: il s'agit principalement de l'abbaye de Ghislenghien qui était en outre collateur des deux cures, mais aussi de l'abbaye d'Inde (aujourd'hui Cornelimünster) près d'Aix-la-Chapelle, dont les biens faisaient partie d'un important domaine acquis dans la région peut-être dès le IXème siècle et dont elle se dessaisit à la fin du XIIIème siècle au profit du comte de Flandre.

Leur situation aux confins du Hainaut et de la Flandre et leur voisinage avec Lessines amèneront les deux Acren à souffrir, surtout depuis le XVème siècle, des conflits et des guerres dans lesquels cette région frontière fut impliquée jusqu'au milieu du XVIIIème siècle. Il en résulta notamment un déclin de la fabrication des toiles de lin qui, avec l'agriculture, constituaient jusqu'alors les activités essentielles des habitants.

Pendant une grande partie du XIXème siècle, Deux-Acren reste voué à l'agriculture à laquelle sont consacrés près de 70% de la superficie de cette vaste commune, les bois qui couvraient encore près d'un tiers du territoire étant alors entamés et transformés en terres de cultures. Celles-ci produisaient principalement des céréales, du tabac, des plantes oléagineuses et textiles, le travail du lin connaissant une reprise manifeste mais sans lendemain. À cela s'ajoute la culture des plantes médicinales qui est spécifique de la région de Lessines et l'exploitation des bois subsistant qui alimente le commerce et un chantier naval prospère.

Mais à partir du milieu du XIXème siècle, Deux-Acren voit s'amorcer une industrialisation dont l'élément déterminant sera l'extraction du porphyre qui connaît son plein essor à la fin du siècle et au début du XXème siècle, déclenchant dès lors l'exode rural d'un grand nombre d'habitants devenus carriers à Deux-Acren même et dans le bassin de Lessines. Après 1945, les mesures prises pour remédier à la crise de cette industrie, déjà en difficulté avant la guerre, eurent de fortes répercussions sur l'emploi.

Malgré la création de nouvelles entreprises et l'existence de l'une des deux seules carrières encore exploitées dans la région, beaucoup d'Acrenois furent obligés de se diriger vers les grandes agglomérations administratives et industrielles pour trouver du travail. C'est là, avec la dénatalité, l'élément qui contribue à la diminution et au vieillissement de la population. Bien que Deux-Acren ait cessé également d'être une commune agricole, une partie de ses habitants se consacre encore à l'agriculture qui est surtout orientée vers l'élevage et la production laitière, sans négliger pour autant celle des céréales, des betteraves sucrières et des plantes médicinales qui alimentent toujours quatre herboristeries.

Signalons enfin que lors de la fixation de la frontière linguistique par la loi du 8-11-1962, la commune a été amputée des hameaux de Donkerstraete et Haie-de-Viane cédés à Viane, ainsi que de celui de Bois-d'Acren, annexé à Biévène mais déjà érigé en paroisse distincte depuis 1859.

L’église de Deux-Acren

Dans son état actuel, il s’agit d’un édifice assez complexe, presque entièrement gothique, dont les composants anciens s’échelonnent pour l’essentiel entre le 13e et le milieu du 16e siècle.

L'architecture extérieure est dominée par une tour romane du 13e siècle, surmontée de deux coqs. Cette singularité s'expliquerait par l'existence et la fusion en 1828 de deux paroisses établies jadis dans le village. En effet, c’est un arrêté de l’administration française de 1804 qui créa la commune de Deux-Acren en réunissant les anciennes seigneuries d’Acren-Saint-Martin et d’Acren-Saint-Géréon.

Outre les boiseries et un confessionnal du 18e siècle, l'intérieur présente une cuve baptismale romane du 12esiècle ainsi qu'une Sedes Sapientae de la même époque. C'est à cette Vierge d'Acren que l'on rend hommage lors du pèlerinage qui a lieu chaque année, le 17 février.

Fête des Culants

Chaque troisième dimanche de septembre, Mr et Mme Culant, représentant deux bienfaiteurs du village du 18esiècle, se promènent dans les rues en compagnie de leurs fils, le Prince Cardinal, géant typique qui marche sur les mains.

La veille, un groupe simule la colonisation du Congo. A la fin de cette manifestation, des « nègres » allument un grand brasier et sautent au-dessus des flammes.

Le lundi, une autre manifestation assez pittoresque anime le village. En effet, les Acrenois promènent leurs chèvres à travers les rues.